Présentation
Lors des entrainements les avions pouvaient être équipés de bombes en béton de type ZC « Ubungsbombe ». Ces bombes d’une masse de 250 Kg ou 500 Kg munies de fumigènes permettaient la simulation d’attaque au sol dans les conditions réelles. Le marquage fumigène était réalisé par la rupture d’ampoules placées dans le corps de bombe sous un couvercle en bois. L’appréciation de l’atteinte de la cible était donc simulé à l’impact par le dégagement de ces fumées. Mais attention, car une bombe béton n’est pas synonyme d’une bombe inerte, certaines bombes étaient chargées de substances chimiques extrêmement nocives.
Réalisation et conception : Yves GUILMIN
Installation bombe sous le FW190
1 - L'armement du FW190
Le Focke-Wulf 190 était un avion doté d’un armement redoutable, la grande polyvalence de cet avion en fait de lui un chasseur multi-rôles : chasseur d’assaut, chasseur bombardier, chasseur de reconnaissance, bombardier torpilleur, intercepteur.
L’armement interne
Il est constitué de 2 mitrailleuses MG131 de 13mm, montées dans le capot moteur avec 400 coups par arme, et de 2 ou 4 canons MG141 de 20mm (suivant les versions de FW190) dans les emplantures d’ailes, alimentés à 20 coups.
L’armement externe
Il est constitué de roquettes anti-aériennes XG21 et de bombes pouvant avoir des poids de : 50Kg, 250Kg ou 500Kg.
Emports du FW190
Armement externe du F190
2 - Les munitions d'exercice
Lors des entrainements, les avions de la Luftwaffe étaient équipés de bombes d‘exercice de type ZC « Ubungsbombe« . Ces bombes telles que la ZC.50 ou la ZC.250 étaient en béton afin de produire un corps de largage bon marché à usage unique qui avait les mêmes propriétés balistiques que la bombe (explosive) opérationnelle.
Pour une meilleure observation, ces bombes d’une masse de 50 Kg ou de 250 Kg, étaient soit équipées d’ampoules en verre qui se cassaient lorsque la bombe frappait la zone cible et libéraient un liquide qui générait un nuage de fumée, soit, pendant les opérations de nuit, avec une fusée éclairante indiquant la trajectoire de la bombe et le point d’impact rendus visibles. Des bombes en béton ont également été utilisées comme munitions opérationnelles par la partie allemande.
Parmi ses pièces de vestiges Aviatroglo possède une bombe de Type ZC de 250 Kg. Cette munition d’exercice récupérée sur un aérodrome avait donc été remisée en l’état. Sa restauration a été réalisée pour notre grande exposition de 2009.
3 - La restauration
Il est important de préciser que cette munition est inerte, elle avait été au préalable vérifié par un démineur. La bombe a donc été sortie de son lieu de stockage (sous la poussière) et transportée dans un atelier pour pouvoir procéder à sa remise en état. C’est un des membres d’Aviatroglo qui s’est chargé de cette « mission ». Comme dans tout travail de restauration, la première étape est de faire une expertise de l’objet, et de réaliser des travaux de recherche historique et documentaire. Ensuite, il a fallu prendre les dimensions et vérifier avec des documents techniques ces mensurations. Des plans ont été réalisés en DAO pour définir les caractéristiques de la bombe et de son empennage. Une modélisation 3D a également été faite. Pour sa manutention, un chariot a été fabriqué après avoir dessiné les plans.
Modélisation de l’empennage
Modélisation du corps de bombe muni de son empennage
4 - Book photos des opérations de restauration
5 - La suite : encore du travail en persective
Au printemps 2010, un groupe de l’équipe Aviatroglo est allé récupérer deux bombes bétons inertes de 250 kg sur un aérodrome. Ces deux bombes sont stockées en lieu sûr, le commencement de la restauration a débuté, mais faute de temps, elles sont en attente de finalisation de restauration.
La bombe exercice Type ZC250
A notre connaissance il n’existe pas ou peu de documentation technique sur les munitions d’exercice. Les dimensions de la bombe Type ZC.250 sont identiques à celles de la munition active (explosive) Type SC.250, mis à part l’empennage. En effet, l’empennage de la ZC.250 est constitué d’un assemblage de deux tôles prises dans le béton de la partie conique arrière du corps de bombe, qui est rigidifié par quatre haubans. Les dimensions extérieures de l’empennage sont identiques. La forme extérieure, le poids et le centre de gravité de la ZC.250 correspondent à ceux de la SC.250.
Le corps de bombe en béton est renforcé avec une structure en acier qui donne à la bombe une certaine rigidité. Cette structure métallique comprend une ossature dans l’axe central sur toute sa longueur, et deux puits en tube métallique.
Description technique
Le premier puits vers l’arrière de gros diamètre pouvait recevoir une fusée allumeur (pour exercices particuliers), et le deuxième, au niveau central au point d’équilibre, comporte un filetage afin de visser l’anneau de suspension.
Sur la circonférence du corps de bombe sont aménagées six cavités de forme rectangulaire, espacées régulièrement mais décalées, faisant chacune 330 mm de long et 65 mm de large. Le fond du logement a une forme cylindrique pour recevoir les ampoules de verre de recharges de fumigènes. Ces ampoules en verre contiennent environ 142 grammes d’acide chlorosulfurique ou hydrochlorique (très corrosif !). Chaque ampoule est noyée dans une enveloppe protectrice de craie impure pulvérisée, retenue dans une enveloppe de papier gommé. Elles sont tenues dans leur cavités par un couvercle en bois fixé par deux vis. Le couvercle de bois est affaibli à son centre par un trait de scie.
Nota : pour le modèle de bombe d’exercice en béton de 50 Kg type ZC.50, le corps en béton est muni au culot d’un tube contenant environ 0,500 kg de TNT. Cet explosif sert à provoquer la rupture des ampoules remplies d’acide. La fusée interne amorce la charge de TNT.
Attention : certains modèles de bombes béton sont munis de fusée et de charge explosive.
UTILISATION
Les ZC.250.A (blanc) et ZC.250.C (rouge), sont utilisées pour les exercices de bombardement de jour pour des cibles d’entraînement terrestre. Elles sont destinées à matérialiser les points de chute au cours d’exercices de tir. Le marquage fumigène était réalisé par la rupture des ampoules placées dans le corps de bombe sous un couvercle en bois, une réaction chimique se produisantt entre l’acide et la craie en dégageant un nuage de fumée blanc ou rouge. Le point de chute était ainsi identifié, et l’appréciation faite de l’atteinte ou non de la cible.
La ZC.250 (sans charge de fumée) est utilisé pour le lancer d’entraînement contre des cibles marines (une fontaine d’eau montante marque suffisamment l’impact),
Peintures et Marquages
La bombe ZC.250 est de couleur gris beige, à deux emplacements opposés du corps de bombe, les inscriptions suivantes sont peintes :
La bombe sans fumigène : ZC.250A
La bombe avec recharge de fumigène blanc : ZC.250A weiss
La bombe avec recharge de fumigène rouge : ZC.250A rot
L’extrémité de l’ogive est striée de rouge ou de blanc selon la couleur des fumigènes encastés.
Que faire en cas de découverte d’un engin explosif ?
Toute découverte est à signaler au 17
(centre de traitement des appels de la police et de la Gendarmerie, selon le lieu).
En cas de découverte d’engins explosifs, les autorités saisies doivent faire une demande d’enlèvement d’engins de guerre auprès de la préfecture en précisant la nature de l’engin (diamètre et longueur), le lieu précis de découverte et les coordonnées de la personne à contacter (téléphone fixe ou portable)
Faire prendre les mesures conservatoires en respectant les consignes suivantes :
Ne pas manipuler l’engin suspect et/ou explosif (sauf avis express du déminage)
Pour une munition, la recouvrir de terre ou de sable (le protéger et le masquer à la vue)
Le baliser (pour éviter toute action sur l’engin)
Eventuellement mettre en place un système de protection afin que le public ne puisse toucher l’engin
Demander au déminage avant de mettre en place un périmètre de sécurité
En cas de doute, demander à être mis en contact avec les démineurs pour avis