Présentation
En 1939 / 1940 les engins de bombardement utilisés par l’aviation françaises étaient de trois types et principalement les suivants : les bombes réelles explosives, incendiaires, ou éclairantes, les bombes d’exercice, et les bombes d’école.
Au 10 mai 1940 les groupes de bombardement sont presque tous encore équipés en Amiot 143, Bloch 210 et Farman 221, de vieux avions. Quant aux bombardiers moyens modernes, seulement six groupes de Lioré-Olivier 45 et deux groupes de Glenn-Martin sont alignés, bien maigre face à l’aviation allemande.
Réalisation et conception : Yves GUILMIN
Installation bombe sous un Bréguet 693 en mai 1940
La munition française MFDN de 100 Kg
Parmi ses acquisitions, Aviatroglo possède une bombe française de Type MFDN de 100 Kg. Cette bombe en acier de la seconde guerre mondiale est dans un état assez moyen, et n’a plus son empennage. Une restauration s’impose afin de pouvoir la présenter la de nos expositions.
Les travaux a réaliser
La restauration consistera donc à réaliser un empennage, remettre en état l’aspect extérieur du corps de bombe, puis appliquer une peinture de finition, et enfin réaliser les marquages.
La difficulté de l’opération est que nous ne possédons pratiquement pas de documentation technique de ce modèle de munition, et donc, pas de définition des dimensions de l’empennage. Nous avons malgré tout, la chance d’avoir un empennage d’un modèle de munition MFDN de 50 kg, qui a priori, est similaire.
LA BOMBE MFDN 100 KG (dans le stock Aviatroglo)
Le marquage à la frappe sur l’écrou d’ogive (côté fusée)
Le marquage à la frappe présent sur le corps de bombe
Descriptif et documentation
LA BOMBE de 100 KG
LA BOMBE de 50 KG
La restauration
Il est à préciser que cette munition est inerte, elle est totalement creuse, et dépourvue de ses accessoires de mise à feu (relais, gaine, fusée). La bombe a donc été sortie de son lieu de stockage et transportée dans un atelier pour pouvoir procéder à sa remise en état. C’est un des membres d’Aviatroglo qui s’est chargé de cette “mission”. Comme dans tout travail de restauration, la première étape est de faire une expertise de l’objet, et de réaliser des travaux de recherche historique et documentaire. Ensuite, il a fallu prendre les dimensions et vérifier avec des documents techniques ces mensurations. Des plans ont été réalisés en DAO pour définir les caractéristiques de son empennage
Dégrippage de l’anneau de suspension
Fabrication de l’empennage
L’objectif est de réaliser un empennage ayant le même mode de fabrication qu’a l’origine, c’est à dire en tôle emboutie et soudée. L’empennage est constitué de 4 demi-cônes ayant un aileron de chaque côté. Chaque élément étant bien entendu d’une seule pièce. L’empennage est rigidifié par 4 raidisseurs en tôle.
Vue intérieur empennage bombe de 50 Kg
Empennage de bombe de 50 Kg utilisé comme modèle
La difficulté est de réaliser ces 4 éléments par formage de tôles de 1,5 mm d’épaisseur. En premier lieu il a fallu prendre les cotes du corps de bombe afin de déterminer la conicité. Ensuite, le calcul du “développé” du cône a permis de dessiner en CAO l’épure de la découpe et de réaliser un gabarit.
Au préalable une maquette en papier cartonné a été réalisée afin de valider les calculs en faisant une présentation sur le corps de bombe.
La partie la plus compliquée a été le formage du 1/4 de cône, avec les ailerons de chaque côté, sur une même tôle. Il a fallu “jouer” de l’étau pour plier, de la presse pour former le cône, et du maillet et de l’enclume pour parachever la pièce.
Tracés du développé de cône en vue de la découpe
Tracé du développé du cône muni des ailettes (1/4 d’empennage)
Réalisation d’un empennage en papier afin de valider les dimensions
Book photos des opérations de restauration
La bombe a été présentée pour la première fois munie de son empennage lors de notre exposition à Chemilly fin novembre 2010. Le corps de bombe et l’empennage n’étaient pas encore peints. La finition des travaux, c’est à dire la peinture et les marquages a été réalisée pour l’exposition de Vallan en 2012.
L’emport sur les bombardiers français
Expositions
2010 « Chemilly au son du canon »
2012 à Vallan « Juin 1940 et les bombardements »
Exposition 2015 à Vincelottes : « Mémoire d’objets et histoire d’hommes »
Exposition sur le site industriel aéronautique de Cravant
Que faire en cas de découverte d’un engin explosif ?
Toute découverte est à signaler au 17
(centre de traitement des appels de la police et de la Gendarmerie, selon le lieu).
En cas de découverte d’engins explosifs, les autorités saisies doivent faire une demande d’enlèvement d’engins de guerre auprès de la préfecture en précisant la nature de l’engin (diamètre et longueur), le lieu précis de découverte et les coordonnées de la personne à contacter (téléphone fixe ou portable)
Faire prendre les mesures conservatoires en respectant les consignes suivantes :
Ne pas manipuler l’engin suspect et/ou explosif (sauf avis express du déminage)
Pour une munition, la recouvrir de terre ou de sable (le protéger et le masquer à la vue)
Le baliser (pour éviter toute action sur l’engin)
Eventuellement mettre en place un système de protection afin que le public ne puisse toucher l’engin
Demander au déminage avant de mettre en place un périmètre de sécurité
En cas de doute, demander à être mis en contact avec les démineurs pour avis