Le SNCAC NC900
Le SNCAC NC.900 est un avion militaire français de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’immédiat après-guerre. C’était une réutilisation française de l’excellent chasseur Focke-Wulf Fw190. Un “FrontReparatür” avait été installé à Cravant dans l’Yonne, dans d’anciennes carrières et servit d’atelier de réparation/modification pour les Fw190 durant l’occupation. Après la retraite des allemands, les forces françaises retrouvèrent un certain nombre de fuselages et d’ailes et eurent l’idée de relancer la chaine de montage pour reconstruire cet avion aux couleurs françaises.
Histoire
Quand l’armée de l’air cherchait son chasseur
En 1944, lors de la libération du territoire national, de nombreux avions de la Luftwaffe furent capturés par les Alliés sur les aérodromes ou dans les ateliers de réparation. Parmi ces avions, plusieurs types étaient de qualité et leur récupération intéressait l’Etat-Major de l’Armée de l’Air, qui à l’époque dépendait, trop étroitement à son gré, des alliés pour la fourniture du matériel.
C’est ainsi que le 13 novembre 1944 le site de Palotte est réquisitionné au profit de l’industrie aéronautique sous la dénomination “Atelier de l’Air”, pour remettre en état la chaine de production des Fw190 où se trouvait plusieurs dizaines d’appareils abandonnés par les Allemands.
Désignés NC900 A5 ou A8, suivant le type de Fw190A d’origine, ces avions devaient, à leur sortie d’usine, équiper une unité de chasse, et éventuellement devenir le chasseur standard de l’Armée de l’Air renaissante.
Le premier appareil assemblé à Palotte de série NC900, fit son premier vol le 16 Mars 1945, sous l’appellation AACr-6 “Atelier Aéronautique de Cravant”, mais il termina de façon peu glorieuse ses essais dans un fossé…
La cadence de sortie des NC900 était lente. Il fallait notamment détecter les sabotages qui avaient été faits par les ouvriers français ayant précédemment révisé ces appareils pendant l’occupation.
Ce ne fut qu’en octobre 1945 que le GC III/5 “Normandie Niemen” reçut deux NC900 en évaluation opérationnelle. Il était envisagé dans un premier temps de créer une quatrième escadrille dotée de ces avions et ultérieurement de remplacer progressivement les Yak 3 qui commençaient à souffrir du manque de pièces de rechange.
A la fin du mois, 4 nouveaux NC900 furent livrés au III/5 et la 4ème escadrille fut créée. Une ultime livraison porta à 14 le nombre de ces avions qui ne devaient guère rester plus d’un an en service. Le dernier, portant le N°62, fut remis au Musée de l’Air en 1947.
Les autres NC900 furent livrés aux centres d’entraînement. Le GAEL87, alors à Dugny-Le Bourget, en reçut un certain nombre pour l’entraînement des pilotes en service dans les Etats-Majors.
Le CIC de Cazaux disposa fin 1945 et jusqu’en 1947 de plusieurs NC900 pour l’entraînement des pilotes de chasse. Il est également possible que le NC900 ait été affecté au CIC de Tours.
La carrière du NC900 fut courte. Le manque de crédit, et le coût de la remise en état des moteurs BMW801, “trop bien sabotés” conduisirent le Ministère de l’Air à abandonner l’idée de relancer la fabrication de ce chasseur.
Soixante NC900 furent remis en état de vol à Cravant.
Certaines revues spécialisées de l’époque avaient signalé que les NC900 disponibles devaient être cédés à l’Argentine en échange de viande congelée…
Camouflages et Insignes du NC900
GC III/5
Avions entièrement vert olive, casserole tricolore ou verte (ou noire) avec spirale blanche.
GAEL87
Avions aluminium avec bande anti-reflets noire sur le capot, casserole noire.
Cazaux
Avions vert olive ou gris foncé, casserole noire.
NC900 N°23
GC III / 5 Normandie Niémen Toussus-le-Noble 1946
NC900 (FW190 A8) N°52
Centre Instruction Chasse du EMNB – Cazaux 1946