Présentation
Ce projet d’exposition est né à la demande du conseil municipal de Chemilly-sur-Yonne, dont plusieurs membres avaient apprécié notre travail au cours de nos précédentes expositions. Un lien existe entre les carrières de Palotte à Cravant et Chemilly. En effet, ce sont les artilleurs de l’Etablissement de Réserve Générale de Munitions (ERGM) de cette commune qui les réquisitionnent en septembre 1939 pour leur donner une vocation miltaire. Durant quatre jours, près de 700 visiteurs vont se rendre à Chemilly pour découvrir la dernière réalisation d’Aviatroglo. Cette exposition s’articule autour de trois parties distinctes et complémentaires : hommage aux poilus morts pour la France durant le premier conflit mondial, évolution de l’uniforme d’artilleur de 1860 à 1940, évocation du camp de Chemilly.
Journée évènementielle , 11 novembre 2010
Pour cette journée toute particulière, nous sommes associés à la cérémonie officielle de la commune. En effet, c’est devant le monument aux morts, proche du détachement de sapeurs pompiers du CPI, que prend place notre piquet d’honneur formé par deux poilus du 4ème Régiment d’Infanterie d’Auxerre : Pierre-Laurent en soldat d’août 1914, et Dominique en éclaireur de 1916, ainsi que les musiciens de la “Lyre d’antan”, eux aussi en tenue d’époque.
Malgré le froid, les habitants de toutes générations sont au rendez-vous. Les discours et les musiques, ponctués par la lecture de lettres de poilus, donnent un véritable caractère de solennité à cette commémoration.
Cette matinée s’achève par les échanges de remerciements entre madame le maire et notre président et bien sur, le traditionnel vin d’honneur agrémenté par une aubade de la Lyre d’antan.
Mais il est temps de retourner dans la salle des fêtes où nous attendent les choses sérieuses, toujours, au son du tambour et du bugle de nos musiciens.
Visite de l'exposition
Hommage aux poilus de la commune de Chemilly
Morts pour la France durant la 1ère guerre mondiale
Le premier thème est certainement le plus émouvant pour les Chemillois et Chemilloises, car il présente un parcours individuel de chacun des 20 poilus “morts pour la France” firgurant sur leur monument aux morts.
A l’aide de quatre outils complémentaires, nous avons cherché à retracer leur périple militaire au cours de la Grande Guerre.
Notre premier outil est une grande carte du front, sur laquelle sont placés les 20 lieux du combat fatidique, chacun identifié par un numéro allant de 1 à 20 et par une couleur correspondante à l’année. Ces numéros sont le fil conducteur vers chacun des autres outils
Autour de la carte nous trouvons le deuxième outil : 20 fiches descriptives dans lesquelles sont retracées le périple de chacun des poilus et notamment la bataille qui se joue et à laquelle ils prennent part.
Troisième outil : une tranchée grandeur nature où sont disposés plusieurs mannequins . Là encore, les numéros permettent d’avoir un aperçu de la tenue de nos poilus.
Dans la partie droite de la tranchée, nous avons placé un canon de tranchée de 58 mm avec ses trois servants.
Ce fameux crapouillot est l’une des pièces maîtresse de cette exposition.
Enfin le quatrième et dernier outil : les fiches individuelles recueillies dans le Livre d’Or de la commune.
Dans ces fiches figurent notamment les citations et les décorations correspondantes.
L'évolution de l'uniforme d'artilleur de 1860 à 1940
Notre démarche est tout simplement de montrer, de façon visuelle, l’adaptation de la tenue par rapport à l’évolution technique des combats, depuis la guerre d’Italie de 1860 à la campagne de France de mai – juin 1940.
Cet uniforme est le reflet de plusieurs périodes où vont cohabiter et évoluer, de l’une vers l’autre, des fonctions largement antagonistes tels que : prestige, tradition, patriotisme d’un côté et camouflage, praticité et confort de l’autre. Depuis l’Ancien Régime, les couleurs de l’artillerie sont le bleu et l’écarlate. Le Second Empire conserve cette tradition, notamment dans la grande tenue, composée de l’habit, du pantalon et du shako relié au cordon-raquettes.
Après la campagne de 1870-1871, l’artillerie réorganisée adopte comme tenue le dolman bleu à collet et parements écarlates, brandebourgs noirs, trèfles écarlates aux épaules ; pantalon (basané pour les hommes montés) bleu à double bande écarlate.
A partir de 1902, les hommes montés sont dotés, en remplacement du pantalon basané, de la culotte de cavalerie, avec houseaux et brodequins. En 1905, le dolman de la troupe doit être remplacé par une tunique du même modèle que celle des officiers, mais cet effet ne commence à être mis en service dans certaines unités que peu avant la guerre. Elle ne sera pratiquement jamais portée et en fait, la troupe portera la veste dans toutes les tenues. Avec cette guerre qui dure, très rapidement, il faut utiliser des effets de substitution et dès 1915, l’artillerie reçoit la tenue bleu horizon, puis le casque Adrian.
Pour le service des pièces, l’artilleur porte la tenue de bourgeron en toile avec des bandes molletières. Le masque à gaz est à portée de main, car les Allemands effectuent de nombreux tirs de contrebatteries à l’aide d’obus toxiques.
Après la guerre, la tenue reste bleu-horizon, mais il est prévu que le kaki soit généralisé plus tard, après épuisement des stocks.
L'histoire du camp de munitions de Chemilly
Avec la mobilisation de 1939, cet établissement recherche de la main-d’œuvre et des lieux protégés pour stocker l’afflux de munitions. Pour la main-d’œuvre, la mobilisation permet la création de nouvelles compagnies rattachées au 8e BOA, mais il est fait aussi appel aux Compagnies de Travailleurs Etrangers (CTE) composées principalement de Républicains espagnols ayant fui l’Espagne franquiste. Pour stocker les munitions, les carrières de Palotte sont réquisitionnées en vue d’y desserrer des munitions
Vers le 15 juin 1940, l’ERGM de Chemilly est abandonné ainsi que les carrières de Palotte quelques heures avant l’arrivée des troupes allemandes, précédées par les attaques de la Luftwaffe. Quelques jours après l’ERGM est occupé par les Allemands, jusqu’à la fin août 1944. A leur départ , ils effectuent des destructions, notamment en mettant le feu aux poudrières. Très rapidement l’ERGM est remis en service partiellement, et de nombreux travaux sont entrepris. Cette histoire militaire commencée en 1917 s’achève en 2003 par la fermeture définitive de l’ERGM.
Visite des scolaires
Au-delà du simple fait de présenter des uniformes et du matériel d’époque, notre ambition est aussi de présenter aux scolaires notre travail et essayer d’illustrer ce qu’ils apprennent en cours. Ainsi, durant la journée du vendredi 12, nous avons accueilli deux classes de l’école primaire de Chemilly;
Les élèves ont pu poser directement leurs questions au Poilu Dominique, éclaireur au 4e Régiment d’Infanterie d’Auxerre, qui était de garde dans notre tranchée, près du Crapouillot. En amont de ces visites, les deux enseignantes avaient adapté leur programme scolaire afin d’être en lien avec ce rendez-vous. Aussi, les enfants avaient préparé de nombreuses questions très pertinentes. Mais nous n’étions pas en reste, car nous avions aussi concocté une nouvelle version du jeu des “Jeunes Reporters”, inauguré en 2009 à l’occasion de notre exposition aux caves de Bailly.
Chaque visite s’est terminée par une collation offerte par la municipalité, et bien sur, la remise du diplôme de Jeune Reporter à chaque enfant.