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AVIATROGLO – MÉMOIRE DU SITE INDUSTRIEL AÉRONAUTIQUE DE CRAVANT-PALOTTE

Les carrières de Palotte

L'exploitation de la pierre

Creusées dans les parois dominant la vallée de l’Yonne, les carrières de Palotte furent exploitées pour l’extraction de la pierre de construction, depuis le Moyen-Age jusqu’à la fin des années 1930.

Le site de Palotte au début du XXe siècle

Les carrières de Palotte sont situées sur la rive droite de l’Yonne en bordure du C.V.O. N°3, menant de Vincelottes à Cravant.. Elles sont constituées de trois carrières souterraines. Les deux premières appartiennent à la Société FEVRE & Cie et la troisième à la Société CIVET-POMMIER. Ces sociétés vont utiliser ces carrières pendant plus de 30 ans pour en extraire la pierre calcaire destinée à la construction.

La présence de la rivière qui coule au pied des carrières facilite le transport des blocs extraits. Ils sont généralement acheminés par bateau jusqu’au port de Vincelles. Un plan incliné, situé devant la carrière centrale, permet de descendre les blocs jusqu’au quai d’embarquement, au bord de l’Yonne. Une écluse avec déversoir a été construite en aval du site pour faciliter le passage des bateaux une fois chargés. Un petit chemin de fer en voie de 60 permet d’acheminer les blocs extraits jusqu’au départ du plan incliné.

Personnel de la Sté Fèvre & Cie devant la carrière centrale

L'extraction de la pierre

Le sous-sol des carrières a fourni, au cours des siècles, un matériau tendre, d’une belle blancheur et facile à tailler. La pierre de Palotte a été utilisée dans l’édification de plusieurs monuments nationaux, dont le Panthéon et probablement Notre Dame de Paris.

Encore aujourd’hui, les galeries gardent les marques du travail difficile de l’extraction des blocs : traces laissées par les outils, saignées et découpes destinées au passage des outils.

Le transport fluvial

La pierre est acheminée par voie d’eau jusqu’à Paris (Yonne puis Seine). A cet effet, chaque société possède sa propre grue au port de Vincelles. Celles-ci sont situées de part et d’autre du pont enjambant le canal du Nivernais.

La réquisition des carrières de Palotte : 1939

Dès le début des hostilités, un ordre de réquisition place l’utilisation des carrières souterraines de Palotte sous l’autorité militaire française. Leur disposition en forme de galeries, protégées par une épaisseur de plusieurs dizaines de mètres de terre, en font un emplacement spécialement indiqué pour y installer une usine de guerre, moyennant quelques aménagements intérieurs.
Ainsi, les carrières de Palotte sont réquisitionnées le 2 septembre 1939 par la 3ème subdivision d’Auxerre puis occupées, à partir du 21 septembre par l’Entrepôt de Réserve Générale de Munitions (ERGM) de Chemilly-sur-Yonne, en vue d’y stocker des munitions.

Etat des lieux carrières "Fèvres & Cie"

L’état des lieux, dressé le 6 novembre 1939, décrit les carrières appartenant à la société FEVRE & Cie :
« Ces carrières ont une profondeur de 200 m pour la première et 350 m pour la seconde. Elles se présentent sous la forme de galeries de 8 à 10 m de portée, soutenues par des piliers de 6 x 12 m environ. Elles sont réunies entre elles par un passage situé à 100 m de la route longeant l’Yonne.
La hauteur de voûte est comprise entre 5 et 10 mètres, et le plafond est uni. La différence de hauteur provient du sol constitué par des bancs de fond découverts par l’exploitation en galeries et prêt à être exploités. Le volume de ces bancs est d’environ 40.500 m3.
Les blocs extraits et ébauchés prêts à être sortis de la carrière représentent un total de 737 m3, toisés à « 1 cm d’affranchi ». La masse de terre et de roches recouvrant ces carrières forme une pente de 45 ° et atteint 80 à 100 m au-dessus de la voûte ». Il est précisé que ces carrières sont très saines, sans « pleurs ».  A l’extérieur, sur le chemin de transport, on signale la présence de constructions en pierre et en brique.

Il n’est pas tenu compte des annexes de la carrière inutiles au service de l’artillerie, elles comprenaient :
  • un quai d’embarquement sur l’Yonne au pied des carrières.
  • une écluse à 800 m en aval avec déversoir.
  • un pont roulant métallique de 10 tonnes au port de Vincelles.
  • un pont roulant métallique de 15 tonnes à la gare de Vincelles

En outre, ces carrières comportaient également divers matériels d’exploitation :
  • une « voie de 60 » Decauville d’une longueur de 945 mètres   avec croisements et aiguilles.
  • cinq plaques tournantes
  • des wagons Loris à 6 roues et 1 wagon à déblai avec benne  

Visé par le propriétaire de la carrière et le Chef d’Escadron, Commandant l’E.R.G.M. de Chemilly


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