La défense du site
Enfin fini le trekking au milieu des broussailles. Nous nous retrouvons maintenant sur la route, aujourd’hui goudronnée, face au Vaux ¨Péssiaux qui aurait dû accueillir en 1939 une quatrième cantine. Aucune végétation ne recouvrait alors les abords des carrières. De nos jours, la nature a repris ses droits sur le site où épines noires et reptiles règnent en maître.
Rendons nous vers les trois entrées de l’usine souterraine. Tapi dans la verdure, à flanc de ravin, trône sereinement depuis 75 ans un blockhaus. Il tourne le dos à son frère jumeau, qui lui fait face à l’assaillant venant de Cravant.
Édifiés en “miroir”, ces blockhaus sont des versions “de surface” avec entrée de plain-pied. Toutes les constructions utilisées par la Luftwaffe sont regroupées dans la série L 400. Ici, il s’agit plutôt d’ouvrages construits par la main-d’œuvre locale et classés “SK” (Sonderkonstruction) ou “construction spéciale”.
Par leur situation stratégique, ces blockhaus peuvent à la fois contrôler l’accès au site et surveiller tout mouvement sur la rive gauche. Les principales ouverture étaient orientées face au sud. Il est tout à fait possible d’engager des tirs directs sur la piste mais également sur des avions qui attaqueraient les entrées de l’usine en rase motte.
Pour compléter ce dispositif un réseau continu de barbelés protège le périmètre de l’usine et un détachement de 200 hommes, stationnés au village voisin d’Irancy, assure la défense des installations.
Des mitrailleuses française à Palotte !
Dans les défenses fortifiées, l’armée allemande utilise souvent une grande diversité d’armes de prise. Celles-ci reçoivent un numéro de référence suivi d’une lettre entre parenthèses, désignant le pays d’origine. Ainsi la mitrailleuse française Hotchkiss devient dans la nomenclature allemande : 8 mm sMG 257 (f).
Une caisse de munitions Hotchkiss, récupérée par un ouvrier en 1944 et la découverte de bande-chargeurs pour mitrailleuse Saint-Etienne, laissent supposer l’emploi de ces deux modèles de mitrailleuses dans la défense du site de Palotte.